Les adresses IPv4 ne sont pas classées en trois *types* comme certains pourraient le penser (par exemple, public ou privé n'est pas une classification de type mais plutôt une distinction d'utilisation). Au lieu de cela, ils se distinguent par leur *classe* (une catégorisation pour la plupart obsolète) ou, plus important encore, par leur *objectif* (c'est ainsi qu'ils se distinguent pratiquement aujourd'hui). Précisons :
1. Adressage par classe (obsolète) : Il s'agit d'un ancien système qui divisait les adresses IPv4 en classes A, B et C en fonction des bits de tête de l'adresse. Il est largement obsolète, mais le comprendre permet de comprendre le contexte historique.
* Classe A : Commencé par « 0 » (par exemple, « 0.0.0.0 »). Avait une grande partie réseau (8 bits) et une petite partie hôte (24 bits). Peu de réseaux, plusieurs hôtes par réseau.
* Classe B : Commencé par « 10 » (par exemple, « 10.0.0.0 »). Avait une partie réseau moyenne (16 bits) et une partie hôte moyenne (16 bits). Nombre moyen de réseaux, nombre moyen d'hôtes par réseau.
* Classe C : Commencé par « 110 » (par exemple, « 192.0.0.0 »). Avait une petite partie réseau (24 bits) et une grande partie hôte (8 bits). De nombreux réseaux, peu d'hôtes par réseau.
L'adressage par classe était inefficace et conduisait à l'épuisement des adresses IP. Le système de classes gaspillait beaucoup d’espace d’adressage. Il a été largement remplacé par le routage inter-domaine sans classe (CIDR).
2. Adressage basé sur un objectif (pratique actuelle) : C’est ainsi que les adresses IPv4 sont aujourd’hui classées. La distinction est basée sur *l'utilisation* et le *routage*.
* Adresses publiques : Il s'agit d'adresses routables à l'échelle mondiale attribuées par les registres Internet régionaux (RIR). Ils sont uniques sur Internet et utilisés pour les appareils directement connectés à l’Internet public. Tout appareil doté d’une adresse IP publique est directement accessible depuis n’importe où sur Internet. Exemples :« 192.0.2.1 » (par exemple, pas une véritable adresse publique) et la plupart des adresses que vous verrez pour les sites Web ou les serveurs.
* Adresses privées : Ce sont des adresses réservées aux réseaux internes et ne sont *pas* routables globalement. Ils sont utilisés au sein d'un réseau local (LAN) ou du réseau interne d'une entreprise. Les appareils dotés d'adresses IP privées ne sont pas directement accessibles depuis l'Internet extérieur sans un appareil NAT (Network Address Translation) comme un routeur. Les plages d'adresses privées sont :
* `10.0.0.0/8` (10.0.0.0 à 10.255.255.255)
* `172.16.0.0/12` (172.16.0.0 à 172.31.255.255)
* `192.168.0.0/16` (192.168.0.0 à 192.168.255.255)
* Adresses réservées : Ces adresses sont spécifiquement réservées à des fins particulières et ne sont pas utilisées pour les hôtes réseau normaux. Les exemples incluent les adresses de bouclage (« 127.0.0.0/8 »), les adresses pour le routage multicast et d'autres fins spécialisées.
En résumé, bien que l'ancien système de classes soit historiquement important, la distinction pratique entre les adresses IPv4 réside dans leur *objectif* :qu'elles soient publiques, privées ou réservées. Se concentrer sur cette catégorisation basée sur des objectifs est bien plus pertinent aujourd’hui.
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