Les administrateurs disposent de plusieurs options pour ralentir l’épuisement des adresses IPv4, même si, fondamentalement, la solution réside dans la migration vers IPv6. Ces options visent à mieux utiliser les adresses IPv4 existantes :
* NAT (traduction d'adresses réseau) : C’est la technique la plus utilisée. NAT traduit les adresses IP privées (utilisées en interne au sein d'un réseau) en adresses IP publiques (utilisées sur Internet). De nombreux appareils au sein d'un même réseau peuvent partager une seule adresse IP publique, étendant ainsi considérablement l'espace d'adressage IPv4 utilisable. Cependant, cela introduit des complexités et peut gêner certaines applications qui reposent sur un accès direct aux adresses IP. Des variantes telles que NAT64 (permettant à IPv6 de communiquer avec IPv4) facilitent la transition vers IPv6.
* Agrégation d'adresses/CIDR (routage inter-domaine sans classe) : Cela implique l'utilisation de masques de sous-réseau plus longs pour créer des réseaux plus grands et plus efficaces. Au lieu d'attribuer des réseaux /24 (254 adresses), des réseaux plus grands tels que les réseaux /22 ou /16 peuvent être utilisés, préservant ainsi les adresses IPv4. Il s’agit d’un élément crucial d’un routage IPv4 efficace et d’une gestion des ressources.
* Récupération/recyclage d'adresses IPv4 : Identifier et récupérer les adresses IP inutilisées ou mal allouées au sein du réseau d'une organisation. Cela implique un audit minutieux de l’utilisation des adresses IP et la mise en œuvre de meilleures politiques d’allocation.
* Location d'adresse/allocation dynamique : L'utilisation de DHCP (Dynamic Host Configuration Protocol) permet d'attribuer dynamiquement des adresses IP aux appareils uniquement en cas de besoin, et de les récupérer lorsqu'elles ne sont pas utilisées. C'est plus efficace que les attributions d'adresses IP statiques.
* NAT de qualité transporteur (CGNAT) : Similaire au NAT, mais déployé au niveau du FAI. Il permet à une seule adresse IPv4 publique de prendre en charge des milliers de clients, prolongeant ainsi considérablement la durée de vie des adresses disponibles. Cependant, cela ajoute de la complexité et peut perturber certaines applications.
* Schémas d'adressage IP privés : Utilisation continue d'adresses IP privées au sein des réseaux internes, le cas échéant. La RFC1918 définit des plages d'adresses privées qui n'ont pas besoin d'être enregistrées auprès d'un organe directeur.
Il est essentiel de comprendre qu'il s'agit de solutions temporaires. Ils retardent la nécessité inévitable de migrer vers IPv6, qui offre un espace d'adressage beaucoup plus grand et résout la rareté fondamentale des adresses IPv4. La solution à long terme est une transition complète vers IPv6. Même si les techniques ci-dessus permettent de gagner du temps, investir dans la migration IPv6 est essentiel pour une croissance et une évolutivité soutenues de l’Internet.
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