Les périphériques d'entrée dans les systèmes embarqués nécessitent une interface soignée pour garantir une acquisition de données fiable et efficace. La méthode spécifique dépend fortement du type de périphérique d'entrée et des capacités du microcontrôleur ou du processeur du système embarqué. Voici un aperçu des approches courantes :
1. Périphériques d'entrée numérique :
* Commutateurs simples (boutons, commutateurs DIP) : Ce sont les plus simples. Une seule broche GPIO (General Purpose Input/Output) sur le microcontrôleur est connectée au commutateur. Lorsque le commutateur est fermé, la broche lit un niveau logique faible (généralement 0 V) et lorsqu'elle est ouverte, elle lit un niveau élevé (généralement VCC, la tension d'alimentation du microcontrôleur). Les résistances pull-up ou pull-down sont cruciales pour garantir un état défini lorsque l'interrupteur est ouvert ou fermé, respectivement. Les techniques anti-rebond (logicielles ou matérielles) sont essentielles pour éviter les lectures parasites dues au rebond des commutateurs.
* Encodeurs (rotatifs, incrémentaux, absolus) : Ceux-ci fournissent des informations de position. Les codeurs incrémentaux utilisent deux signaux ou plus pour déterminer la direction et le nombre de pas. Les codeurs absolus fournissent une représentation numérique directe de la position. Les microcontrôleurs lisent généralement ces signaux à l'aide de broches GPIO et de périphériques de compteur/minuterie dédiés pour un comptage et une mesure de vitesse précis. Le décodage en quadrature est courant pour les codeurs incrémentaux.
* Capteurs numériques : De nombreux capteurs (par exemple, les capteurs de température numériques, les capteurs de pression numériques) émettent un signal numérique (par exemple, I2C, SPI ou UART) qui est facilement lu par le microcontrôleur à l'aide de ses périphériques de communication correspondants.
2. Périphériques d'entrée analogique :
* Capteurs analogiques (température, pression, lumière, etc.) : Ceux-ci produisent une tension analogique proportionnelle à la quantité mesurée. Un CAN (Analog-to-Digital Converter) est nécessaire pour convertir cette tension analogique en une valeur numérique que le microcontrôleur peut comprendre. La résolution de l'ADC (nombre de bits) détermine la précision de la conversion. Une attention particulière doit être accordée à la plage d'entrée de l'ADC et à la plage de sortie du capteur pour éviter de dépasser les limites de l'ADC.
* Potentiomètres : Ces résistances variables fournissent une tension analogique proportionnelle à leur position. Ils sont interfacés à l'aide d'un CAN similaire aux capteurs analogiques.
3. Interfaces de communication :
De nombreux périphériques d'entrée se connectent à l'aide de protocoles de communication standard :
* I2C (Circuit Inter-Intégré) : Un bus série à deux fils couramment utilisé pour les capteurs et autres périphériques. Le microcontrôleur a besoin d'un périphérique I2C pour communiquer avec les appareils I2C.
* SPI (interface périphérique série) : Un bus série à quatre fils (ou plus) offrant une vitesse supérieure à celle de l'I2C. Semblable à I2C, le microcontrôleur nécessite un périphérique SPI.
* UART (récepteur/émetteur asynchrone universel) : Une interface de communication série commune, souvent utilisée pour la communication avec des appareils externes tels que des modules GPS ou des claviers.
* USB (bus série universel) : Plus complexe à mettre en œuvre dans les systèmes embarqués, mais offre une bande passante élevée et une interface standardisée. Nécessite des contrôleurs USB dédiés et implique souvent plus de logiciels.
* CAN (Controller Area Network) : Utilisé dans les applications automobiles et industrielles, nécessitant des contrôleurs CAN dédiés pour une communication robuste.
Considérations relatives à l'interface :
* Changement de niveau : Si les niveaux de tension du périphérique d'entrée et du microcontrôleur sont différents (par exemple, un périphérique 3,3 V et un microcontrôleur 5 V), des décaleurs de niveau sont nécessaires pour éviter d'endommager les composants.
* Conditionnement du signal : Les signaux analogiques nécessitent souvent un conditionnement (par exemple, filtrage, amplification) avant d'être transmis à l'ADC pour améliorer la précision et réduire le bruit.
* Alimentation : Assurez-vous que le périphérique d’entrée reçoit la tension et le courant corrects.
* Pilotes logiciels : Des pilotes logiciels appropriés sont nécessaires pour lire et traiter les données des périphériques d'entrée.
* Contraintes en temps réel : Pour les applications à temps critique, une attention particulière à la gestion et au timing des interruptions est cruciale pour garantir une acquisition de données en temps opportun.
Le choix de la bonne méthode d'interfaçage dépend des exigences spécifiques du système embarqué et des périphériques d'entrée utilisés. Des facteurs tels que le coût, la consommation d’énergie, la vitesse et la complexité jouent tous un rôle dans le processus décisionnel.
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