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Les « données brutes de l'expérience » sont un sujet complexe et débattu en philosophie de l'esprit et en sciences cognitives. Il n’existe pas de réponse unique et universellement acceptée, mais nous pouvons explorer différentes perspectives :
1. La théorie des données sensorielles : Cette approche classique suggère que les données brutes sont constituées de données sensorielles , qui sont des représentations mentales non physiques de qualités sensorielles. Par exemple, les données brutes de la vue d'une pomme rouge ne seraient pas la pomme physique elle-même, mais plutôt une représentation mentale de sa rougeur, de sa rondeur et d'autres qualités. Cette théorie a du mal à expliquer comment ces données sensorielles sont liées au monde physique.
2. Les corrélats neuronaux de la conscience (NCC) : Une approche plus contemporaine se concentre sur l'activité neuronale dans le cerveau. Les données brutes seraient les schémas d'activation des neurones, les signaux électrochimiques et d'autres processus cérébraux en corrélation avec l'expérience consciente. Il s'agit d'une approche plus empirique, mais qui se heurte au « problème difficile de la conscience » :comment ces processus physiques donnent-ils naissance à une expérience subjective ?
3. L'aspect "A quoi ça ressemble" (Qualia) : Certains soutiennent que les données brutes sont fondamentalement des qualités subjectives et ineffables. . Cela fait référence au caractère qualitatif de l'expérience – à « ce que ça fait » de voir du rouge, de ressentir de la douleur ou de goûter du chocolat. Ce point de vue met l’accent sur la nature intrinsèque et non représentative de l’expérience, ce qui la rend difficile à mesurer ou à décrire objectivement.
4. Cognition incarnée : Cette perspective suggère que les données brutes ne sont pas uniquement internes mais sont couplées dynamiquement à l'environnement. . Il ne s’agit pas seulement d’entrées sensorielles traitées en interne, mais de toute l’interaction sensorimotrice avec le monde. Les données brutes incluent non seulement l'activité neuronale, mais également les états corporels, les actions et les réactions de l'environnement.
Défis et limites :
* Problème d'accès : Nous n'avons pas d'accès direct aux données brutes. Notre expérience consciente est déjà une version traitée et interprétée de quelque chose d'autre.
* Problème de mesure : Mesurer avec précision les données brutes, quelles qu’elles soient, est extrêmement difficile, surtout si cela implique des qualia subjectifs.
* Problème de représentation : Même l’activité neuronale pourrait être considérée comme une représentation, et non les données brutes elles-mêmes. Alors, qu’est-ce qui traite une représentation ?
En conclusion, il n’existe pas de réponse définitive sur ce qui constitue les données brutes de l’expérience. La réponse dépend fortement des hypothèses philosophiques et scientifiques de chacun. Le concept lui-même reste un sujet de débat et de recherche en cours.
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